Le patrimoine de la rue St‐Laurent est fortement attaché à la mémoire collective du secteur comme lieu d’arrivée des immigrants et comme l’endroit du Red Light et la pensée collective est toujours associée à cette vision. Formellement, le patrimoine est présent dans son bâti, par la présence marquée de la forme du parcellaire, la régularité et la mixité d’usage, du résidentiel au commercial et aux espaces de spectacle.
La rue St‐Laurent a été pendant un moment mis à l’écart par la population pour aujourd’hui regagne en popularité avec la création du Quartier des spectacles. Si de nombreux projet à grande échelle sont créés à proximité, il semble important d’y intégrer la rue St‐Laurent qui offre un vaste choix de site. L’intégration ce fait par l’usage du bâtiment. La rue possède un caractère multifonctionnel et il important d’intégrer une mixité de fonction permettant au lieu de vivre jour et nuit, toutes saisons. Cette mixité permet un rapport de vie de proximité pour les gens du quartier et métropolitaine pour les gens de l’extérieur. Ceci se fait par la présence de logements annexés à un atelier d’artiste dans un volume sur la rue Clark et d’une salle de projection, d’espaces de rassemblement, d’expositions et locatifs (entreprises) dans le volume sur St‐Laurent.
En raison de la dénivellation de la rue, la forme bâtie est touchée par un mouvement de gradation. Partant d’un volume de dimension modeste jusqu’à la hauteur de l’édifice Godin, la gradation permet une augmentation de densité sur la rue tout en conservant le rapport de l’échelle du piéton. Le site et le volume sont divisibles en trois selon le système parcellaire. La conservation de la structure du bâtiment présent sur le site établi une trame en relation avec les formes urbaine, autour de laquelle vient s’implanter le bâtiment. Les ilots entre Clark et St‐ Laurent sont marqués par la séparation du bâti par une cour intérieure. En reprenant cette idée dans le volume, celle‐ci permet la division de la forme pour y disposer les usages répondant aux caractères distincts des rues et permet deux façades avants, et non un rapport avant/arrière. Une passerelle intérieure et un système de coursive dans la cours relient les deux volumes. Les façades reprennent les traces de la régularité présente sur les rues. Le choix des matériaux pour le volume sur Clark est en continuité avec le secteur par l’utilisation de la brique rouge, rehaussée d’élément en acier gris. Sur St‐Laurent il s’agit de panneaux de béton lisse préfabriqués, de couleur grise, similaire au voisin, avec un traitement des joints permettant de lire une trame régulière.