ESPRIT DU LIEU
Au travers son histoire, la rue St-Laurent a toujours été caractérisée comme le berceau de certains mouvements marginaux, du féminisme à la prostitution, en passant par le phénomène des sans-abri ou les problèmes de délinquance et de vandalisme.
LA JEUNESSE OUBLIÉE PAR ST-LAURENT
Une analyse du secteur actuel révèle encore cette présence excentrique, notamment avec les Habitations Jeanne-Mance et ses logements sociaux, qui maintiennent une population défavorisée et délinquante dans le quartier. Quelques 350 jeunes âgées entre 12 et 24 ans résident dans l’unique site des HJM. En outre, le secteur est marqué par quelques locaux communautaires, désuets et restreints, mis à la disposition des locataires et localisés au pied de chacune des tours d’habitations. Peu de locaux communautaires destinés aux jeunes sont implantés dans le secteur, et rares sont les espaces abordables réservés aux activités sportives.
MOUVEMENT ÉTUDIANT LIMITROPHE
Par ailleurs, le futur projet prenant place sur l’édicule du métro St-Laurent amènera également une population jeune dans le secteur, puisqu’il abritera des programmes d’éducation de niveau collégial pour le Cégep du Vieux Montréal, tel que l’école de danse LADMMI, une école de joaillerie et une école multimédia. Le segment de St-Laurent étudié fait aussi référence à plus grande échelle aux institutions scolaires de l’UQAM, ses résidences et les bâtiments existants du Cégep du Vieux Montréal.
CULTURE ET SPORT : POUR UNE MIXITÉ SOCIALE
Le site choisi se situant à l’intersection des rues St-Laurent et Maisonneuve et bordant le métro et les HJM, gagne ainsi à comporter une certaine dimension sociale, culturelle et communautaire. Le projet propose l’implantation d’un centre pour jeunes ainsi que des résidences étudiantes afin d’encourager une mixité sociale entre les jeunes résidant dans le secteur et la nouvelle population étudiante. Dans le projet, l’art, la culture et le sport deviennent les catalyseurs de cette mixité et de ces échanges. L’idée est de prendre en charge le jeune pendant l’adolescence en lui fournissant un milieu accueillant et libre, mais sécuritaire, dans le but de l’éloigner de la rue.
ART URBAIN ET TYPOGRITECTURE
Dans l’esprit du quartier des spectacles et de la promotion culturelle sous tendue par sa mise en place, la sous-culture devient intéressante à revaloriser. La rue St-Laurent est parmi les secteurs montréalais où les graffitis abondent le plus. Le centre dispose d’une boutique galerie pour l’art de rue et le graffiti, qui donne vitrine à la culture plus populaire et urbaine des jeunes artistes, en plus de donner des ateliers aux jeunes, ce qui peut encourager à diminuer le phénomène du graphisme illégal . Le langage du graffiti est transposé physiquement dans l’architecture du centre pour jeunes, dont les pièces et espaces sont caractérisés par un style déconstructiviste inspiré des «typogritectures», ces graffitis composés d’une typographie déformée jusqu’à l’obtention d’une spatialité tridimensionnelle. Ce langage ludique vient contaminer les espaces rectilignes des résidences étudiantes en s’infiltrant tantôt dans les espaces communs, tantôt dans une paroi d’escalade intérieure qui scinde le volume des résidences.