Dans le cas de l'Hôtel-Dieu, les valeurs historiques et symboliques d'un tel lieu au sein de la ville de Montréal, de par son développement sont indéniables. Il en va de même pour l'institution non seulement liée au domaine de la santé, mais aussi à la religion. De plus, une grande importance est accordée aux signaux autant intérieurs au site (ex : le dôme), qu'extérieurs, tels que le Mont-Royal ou plus récemment la tour de la Cité. Ces signaux et ces vues se retrouvent aussi à l'échelle des différentes cours autour desquelles se développement les ailes constituant l'Hôtel-Dieu. La richesse des vues est exacerbée non seulement par la vocation propre, l'esprit de chaque cour, mais aussi par la confrontation de ces différentes chambres urbaines, leurs connexions et leurs relations. Dans cet ordre d'idées, l'enjeu a été de trouver le site exposant la plus grande concentration de ces différentes valeurs porteuses de signification. Le pavillon Olier se situe entre le jardin des sœurs et la cour technique : les deux cours les plus affirmées, mais aussi les plus dissemblables. Se trouvant à cheval sur l'axe du mur d'enceinte, il les délimite, les dissocie, tout en préservant les caractéristiques de chacune. En plus d'être situé entre deux cours marquées par le dôme, il offre l'une des plus belles vues du complexe sur le mont Royal.
D'une part, le pavillon est confronté en tant que fond de scène à l'organisation libre d'agrégats techniques se greffant au fil du temps. De l'autre côté, il est plutôt protecteur d'un espace paysager resté presqu'inchangé. Justifiés par le changement d'usage du complexe ainsi que par le déplacement d'une telle charge mécanique, les agrégats sont réinterprétés, réorganisés sans pour autant en effacer toutes traces. Plus précisément, le projet cherche à investir la cour au profit du développement d'interventions plus silencieuses du côté jardin. Créés par l'épaississement du mur d'enceinte, ses usages se projettent afin de contrôler les percées d'un espace extérieur sur l'autre. Ces projections permettent aussi de se détacher du mur aveugle créé par l'organisation intérieure d'un tel bâtiment au niveau du sol : le percer stratégiquement, le surmonter ponctuellement. Aussi, pour investir la cour, le bâtiment doit nécessairement s'y projeter offrant ainsi une opportunité de requalification de son accès en l'affirmant même, vu sa situation en fond de cour. Le projet cherche donc à attirer en son cœur les caractéristiques des différents éléments à proximité afin d'en changer la perception et les relations.
Axonométrie d'ensemble
Vue sur la cour de la porte cochère
Vue depuis l'accueil de la médiathèque
Vue depuis le jardin des sœurs
Vue du rez-de-chaussée de la médiathèque