«La conservation de l’environnement bâti base son approche sur l’importance culturelle que peut avoir un lieu avant de procéder à sa transformation et sur des approches contemporaines qui contribuent positivement à assurer cette transformation.»
L’Hôtel-Dieu, complexe hospitalo-conventuel érigé en 1859, fait l’objet de différentes reconnaissances patrimoniales alors qu’il est situé dans un secteur protégé et qu’il représente une étape importante dans le développement de la ville de Montréal. Ses valeurs architecturales, urbaines et historiques nous amènent à réfléchir à une récupération des lieux qui réinvestira ses avantages pour en faire profiter la communauté et ainsi perpétuer la vocation sociale du site.
Appréciation de l’Hôtel-Dieu comme lieu patrimonial
Le rôle de la nature et du paysage a eu, depuis l’érection du complexe, une importance majeure. Les multiples transformations de l’environnement, impliquées majoritairement par les contraintes fonctionnelles d’un complexe hospitalier au 21e siècle, ont grandement dénaturé le rapport paysager de l’Hôtel-Dieu à son contexte. L’articulation même du bâti s’est générée dans l’intérêt d’une relation particulière à l’environnement naturel et urbain, et ce par une organisation sur cours déterminant des ambiances variées. La dimension pérenne de l’architecture par le respect des traditions, les méthodes constructives, les empreintes matérielles ainsi que la prestance générale du lieu a aussi marqué notre appréciation mettant de l’avant le contraste de ce bâti d’origine fragmentée par les excroissances au travers le temps.
Intentions du projet en lien avec l’interprétation du lieu
Le choix d’une cour centrale encombrée par des ajouts techniques comme secteur d’intervention a mené à se positionner sur la valeur et l’importance du cadre bâti d’origine. Malgré un intérêt premier accordé au caractère vernaculaire des excroissances, le dégagement ainsi que le potentiel de lecture claire et globale de cette cour a pris d’avantage d’importance. Ainsi, la revalorisation du cadre d’origine pour mettre de l’avant sa monumentalité s’avère une intention première du projet. La végétalisation de cet espace pour qu’elle retrouve ses qualités de cour naturelle y est complémentaire; le traitement de l’échelle intermédiaire à l’aide de la végétation permet de réinvestir le rapport au paysage d’origine. Le travail de la perméabilité et de la connexion entre les bâtiments afin permettre des interactions plus flexibles à travers l’ensemble est également une intention liée à programmation culturelle et communautaire que nous y implantons. L’organisation proposée cherche à prioriser les échanges sociaux et une dynamique profitable pour la communauté.
Parti architectural
Le parti choisi pour matérialiser les intentions visées impliquait des interventions simples permettant la redécouverte des cours et de leur cadre par leurs caractères de base. Ceci implique, par ailleurs, l’effacement des bâtis en excroissance nuisant à la lisibilité globale tant dans la cour sur Saint-Urbain que dans la cour centrale d’intérêt. L’intervention se veut flexible et minimale dans son impact visuel pour faire valoir les qualités paysagères respectives des cours, notamment par l’insertion d’un jardin suspendu dans la cour centrale sélectionnée. La programmation culturelle du rez-de-chaussée permet de mettre de l’avant des dynamiques d’interaction, tout en allouant une flexibilité qui assure une adaptation des espaces dans le temps.
Vue de la cour centrale
Intentions
État actuel des cours sélectionnées
Processus conception : dégagement des parois du cadre (relatif au plan d'ensemble)
Programmation
Coupe longitudinale : actuel et proposition
Élévation de la rue St-Urbain : actuel et interventions
Vue de la cour sur St-Urbain
Coupe transversale BB