Une gare n’est pas une gare sans les trains qui vont et viennent, sans l’emprise territoriale du chemin de fer qui y passe ou y aboutit. La gare-hôtel Viger et la gare Berri, par leur implantation à l’est du Vieux-Montréal, ont contribué à une modification essentielle de la trame urbaine du secteur, ouvrant au fil des développements de l’industrie ferroviaire le tissu urbain résidentiel du faubourg Québec. Un cliché de 1964, alors que la gare n’est plus fonctionnelle depuis treize ans, montre la tension qui marque ce territoire, entre une fluidité et un mouvement constant de trains, de gens et de marchandises, et un grand vide urbain laissé à l’abandon par le déclin de l’industrie ferroviaire.
Au-delà de la valeur patrimoniale des deux gares, le projet se penche sur la mise en valeur du site, du vide urbain laissé par le passage de l’industrie ferroviaire, intrinsèquement lié aux gares elles-mêmes. Cette mise en valeur du site vise à la fois à évoquer ce qui fut, mettant en valeur les gares et leur fonctionnement, et à la fois à réinvestir un vide maintenant au point tournant entre trois secteurs dynamiques : le quartier résidentiel du faubourg Québec, retissé récemment, le réseau touristique du vieux-Montréal, coupé par la topographie abaissé du site des gares, et la vie métropolitaine vers le nouveau CHUM et la rue Sainte-Catherine.
Quelques lignes, issues du premier tracé de chemin de fer, viennent marquer le sol et soulever la topographie, préservant l’idée de mouvement et de fluidité, dirigeant le regard vers la gare-hôtel, et soulignant le caractère artificiel de la topographie actuelle. Ces mouvements du sol permettent à la fois de donner une première division de l’espace public et de diriger les principaux parcours, et à la fois de créer des entrées de lumière pour les espaces en sous-sol. Le déploiement d’un centre sportif et d’un stationnement en sous-sol permet de conserver le vide urbain, alors qu’une implantation et une densification en périphérie permettent de le soutenir, complétant le cadre de cet espace public par deux volumes répondant à ceux des gares.
Le rez-de-chaussée de chacun des volumes contient un programme public, articulant l’interface chaque fois spécifique entre l’espace public à l’extérieur du site et l’espace public au cœur du projet. Le rez-de-chaussée du volume parallèle au viaduc Notre-Dame est double, permettant d’abord une porosité au niveau bas, reliant le square Dalhousie et le projet, puis une porosité au niveau de Notre-Dame, offrant une vue privilégiée sur le site et, plus particulièrement, sur la gare-hôtel Viger.
Traversée
Site et contexte
Concept
Quatre éléments du cadre
Programme
Plan du rez-de-chaussée et de l'espace public
Élévation rue Saint-Antoine
Coupe est-ouest
Élévation rue du Glacis
Coupe nord-sud
Depuis la gare
Sous le viaduc
Depuis le viaduc Notre-Dame
La gare et l'espace public, en plongée
Plans types des logements