Atelier d'architecture avancé
Conservation de l'environnement bâti

2012: ÉDIFICE RCA À SAINT-HENRI
L'architecture des ondes

(Atelier spécialisé / orientation CEB)
Tuteurs : Jacques Lachapelle et Nicholas Roquet

Le sujet proposé pour l'atelier est le site ayant appartenu à la compagnie RCA Victor et se trouvant sur la rue Saint-Antoine, au coin des rues Lacasse et Lenoir, dans le quartier Saint-Henri. Du point de vue de l'architecture, le site comprend plusieurs bâtiments industriels qui se sont ajoutés au fil du temps, formant au total un plan en «U». Les plus imposants d'entre eux sont conçus avec un système à colonnes et dalles en béton. Ils correspondent donc à des espaces «loft», flexibles en termes d'usage et de planification. Du point de vue de l'histoire, le site est lié aux technologies du son et des ondes, dont la panoplie des utilisations va du divertissement et de l'information aux stratégies de défense militaires. À bien des égards, il y a là des parallèles avec l'informatisation omniprésente de nos jours. Enfin, du point de vue urbain, ce secteur de Saint-Henri constitue l'un des quartiers où la cohabitation historique entre industrie et milieu résidentiel est encore perceptible. La partie nord du site, longeant l'autoroute Ville-Marie, est inoccupée et permet de nouvelles constructions. Le projet de réfection de l'autoroute, la redéfinition de l'échangeur Turcot et la construction du CUSM sur le site Glen participent tous à ce contexte en mutation.

La question centrale de l'atelier est la suivante : au lieu d'être perçu comme une contrainte, le patrimoine peut-il constituer pour les architectes une ouverture sur un espace de création responsable ? Tant au niveau international que national, le patrimoine est abordé aujourd'hui sous l'angle des valeurs qu'on peut associer à un bien. Cette approche tient compte des développements dans les sciences humaines, selon lesquels la réalité est représentée à travers des constructions sociales individuelles ou collectives. Il n'y a donc pas d'absolu, mais plutôt des valeurs relatives qu'il faut connaître et comprendre. Dans une volonté d'agir, le défi consiste à déterminer celles qui méritent d'être retenues, parce que plus pertinentes et consensuelles. Depuis quelques années, la ville de Montréal s'est inscrite dans cette approche. Constamment raffiné, le processus qu'emploie la Ville fait actuellement l'objet d'une révision, qui vise à ce que l'énoncé des valeurs assure une conciliation entre les intérêts variés de la société et permette un espace de liberté pour les concepteurs. L'atelier constitue à cet égard un laboratoire expérimental. Il met à l'épreuve la notion que, en plus d'assurer une conservation réfléchie des éléments caractéristiques d'un lieu patrimonial, l'énoncé de valeurs doit supporter une interprétation créative de la part des architectes.

Une intervention dans un secteur sensible comme celui qui est proposé demande de nombreuses études préalables. L'atelier propose différentes stratégies, dont la collaboration avec la Ville de Montréal, pour aider l'étudiant à aborder le plus rapidement possible la conception de son projet. Séminaires, rencontres et critiques permettent aux étudiants :

De se familiariser avec des méthodes d'analyse en matière de conservation;
De comprendre les enjeux des gestionnaires municipaux et du promoteur;

Après avoir pris connaissance d'un énoncé patrimonial fourni par la Ville, qui fait la synthèse des études historiques et des valeurs accordées au site, les étudiants seront à même d'assurer l'interprétation de l'énoncé plutôt que la recherche de données.

Par ailleurs, la démarche visant une intégration des savoirs à différentes échelles, il faut considérer le site du point de vue du design urbain. Cette étape se fait collectivement en début de trimestre.