L'intervention sur l'environnement bâti (CEB) existant fait dorénavant partie de la pratique courante des architectes. Elle s’inscrit tout à la fois dans un souci de sauvegarde du patrimoine, dans une approche économique réaliste, dans le développement durable et enfin, dans une perspective plus large, dans l’avidité du monde contemporain à multiplier les référents culturels. Par ailleurs, la réflexion sur le patrimoine, entre autres dans le contexte québécois, a largement investi les pratiques de gestion urbaine au sein des administrations publiques.
Or, malgré le fait qu’elle soit devenue courante, la CEB ne fait pas toujours l’objet d’une approche spécifique chez les concepteurs. Pourtant, la conservation bénéficie d’un important champ théorique nourri par des réflexions individuelles et collectives (les chartes nationales et internationales entre autres). Au Canada, la gestion des valeurs patrimoniales fait pratiquement consensus au sein des administrations publiques.
En fait, pour les architectes, l’intervention en environnement bâti présente des défis créatifs singuliers quant à l’approche de conception à adopter. Alors que la gestion des valeurs devrait aider à discriminer la portée d’une intervention contemporaine, elle sert à l’inverse à étendre le concept de patrimoine à un cadre toujours plus vaste qui risque de restreindre la place de l’architecture nouvelle. Par ailleurs, les pratiques de l’architecture contemporaine suivent leur propre avancement théorique, indépendamment du patrimoine. Ainsi, l’intervention contemporaine dans un contexte bâti peut ultimement mener à deux approches opposées. Si l’architecture s’inspire de l’édifice existant, elle risque de perdre son identité contemporaine. Si l’architecture s’affirme dans une forte expression contemporaine, elle risque de banaliser le bien patrimonial auquel elle est associée. Entre les deux, l’éventail des possibles est large. Il ne s’agit donc pas de limiter les approches innovantes, mais de les explorer en restant sensible à l’existant.
L’orientation CEB est reliée à l’option Conservation de l’environnement bâti de la M.Sc.A. offerte par la Faculté de l’aménagement et à la Chaire de recherche du Canada en patrimoine bâti. Elle offre un lieu d’apprentissage et de réflexion dont l’un des buts est d’aider l’étudiant à réussir une rencontre, pertinente mais inventive entre l’ancien et le nouveau. C’est assurément l’objectif principal auquel l’atelier de l’orientation convie.
